Fan Fic de lelahel

Prologue :

Ayumi sourit tristement. C’était reparti pour une journée d’horreur. L’horreur, c’était le lycée, la maison, l’horreur c’était tout, et c’était partout. C’était sa vie. Elle remit en place une lanière de son sac à dos qui glissait de son épaule et entra dans le lycée. Il était définitivement sale, avec des tags un peu partout. Les bâtiments anciennement blancs avaient laissé la place à des gris délabrés. La cour était immense, avec un terrain de basket dans un coin, dont les paniers n’étaient plus que de vagues trous pendus à des planches de bois. Il paraissait d’ailleurs qu’une fois on avait retrouvé un adolescent pendu à un de ces paniers. « J’en aurais bien fait autant », sourit Ayumi en son for intérieur. Sans prêter attention à la vague de lycéens qui entrait et sortait, elle se faufila dans le bâtiment A et monta machinalement les étages. Ses pas savaient où la conduire. 2e étage, salle 13. 13, ça porte malheur. Enfin, pas plus que le reste. D’ailleurs, Ayumi aimait bien le chiffre 13, il était devenu son compagnon de malheur. En entrant dans la salle, elle constata sans surprise qu’il y avait déjà du monde. Les intellos habituels qui s’étaient pressés d’arriver avant l’heure pour avoir leur place au premier rang. Chacun ses problèmes. Ayumi avait décidé de se mettre au fond. En passant, les quelques élèves qui étaient déjà là l’observèrent discrètement, mais dès qu’elle tournait là tête vers eux, ils faisaient semblant de relire leur cours. Elle devait leur paraître bizarre. En fait, tout bien réfléchi, elle devait être bizarre pour tout le monde. Mais ça lui était égal. Elle préférait ça à l’ignorance. Et puis, ça lui plaisait même assez d’intriguer les autres avec son visage de jeune fille tendre, ses beaux yeux de chat, et ses attitudes enfantines. Elle n’avait rien d’une grande méchante.
- Eh, Michiki…
Ayumi releva la tête qu’elle avait enfouie entre ses bras et décida que la posture avachie n’était plus d’usage dans ce genre de circonstances. Elle se redressa donc et toisa celui qui avait osé la déranger dans ses pensées.
- Quoi ? demanda-t-elle froidement en se tournant vers celui qui lui avait adressé la parole, d’apparence un peu plus vieille qu’elle.
- J’étais pas là hier il faudrait que je rattrape le cours de Maths. Tu pourrais pas me passer ta feuille ?
Ayumi prit soin d’examiner le garçon sous toutes les coutures. Vraiment, elle ne l’avait jamais vu avant, alors qu’il était dans sa classe. Il avait les cheveux bruns et les yeux marrons, mais pas un marron commun. Un de ses marrons sombres qui tendent même vers le noir et qui souvent intimident tous ceux qui osent les regarder un peu trop franchement. Pas elle.
- Pourquoi tu demandes pas ça aux intellos devant ? se contenta-t-elle de lâcher pour toute réponse en se rejetant sur sa chaise.
Les intellos en question se retournèrent et la regardèrent, intrigués, avant d’estimer qu’ils feraient mieux de se replonger dans leurs révisions.
- Ben, franchement j’ai pas envie d’aller voir ces rats. Mais si tu veux pas c’est bon j’irai, répartit le garçon qui s’était accoudé à sa table.
- Nan c’est bon.

Ayumi se pencha sur son sac à dos pour y récupérer une pochette rouge en carton usé et délavé. Elle en sortit deux feuilles impeccablement propres et soignées qu’elle tendit au garçon, qui se pencha de son bureau pour les récupérer. Une table les séparait.
- Merci, répondit-il simplement, et Ayumi repartit dans ses pensées tandis que la classe se remplissait.
Il ne fallut pas longtemps pour que la sonnerie retentisse, accompagnée d’un long souffle d’Ayumi. Un jour, elle irait la démolir cette sonnerie de malheur. Le professeur de philosophie entra dans la salle de classe, la démarche dansante et le regard perdu dans le vague, sûrement occupé à déshabiller mentalement l’assistante avec laquelle il venait de parler et qui restait appuyée contre l’entrée de la pièce, un sourire sans expression accroché sur le visage. Deux ou trois élèves se dépêchèrent de rentrer et de s’installer, se confondant en excuses devant le professeur qui ne les écoutait même pas.
- Bien… Bien… marmonna celui-ci au bout de quelques minutes de silence, et les élèves du premier rang semblaient boire ses paroles. Est-ce que quelqu’un peut me dire où nous en étions ?
Ayumi détestait ce pervers, et par-dessus tout, elle ne supportait pas sa voix mielleuse.
- Le destin, suggérèrent en chœur les intellos.
- Ah oui…
Deux mots. Le professeur avait à peine prononcé deux mots qu’Ayumi avait déjà décroché. Elle était partie. Loin, très loin. Elle était sur une colline, verte. Verte, c’est normal, mais vraiment verte, avec de l’herbe fraîche et bien entretenue. Il faisait beau, un de ces rares ciels sans nuages, où on sent la chaleur du soleil caresser notre peau. C’est là qu’elle était. Et elle était seule. Elle était tout en haut de la colline et elle regardait au loin. Le paysage était magnifique, empli de verdure, et beaucoup plus bas, des immeubles hauts tentaient de se faire tous plus grands les uns que les autres. Mais ils étaient chaleureux malgré tout ces bâtiments, ces magasins, ces bureaux et ces immeubles. Leur pollution ne l’atteignait pas mais ils semblaient partager sa joie. D’ailleurs maintenant elle était allongée dans l’herbe. C’est là qu’il l’avait appelé, par son prénom. Qui ?
- Ayumi, soit vous êtes illuminée par mon cours soit vous êtes en train de vous endormir…, remarqua le professeur qui se baladait parmi les rangées pendant que les élèves lisaient un texte qu’il venait de distribuer.
- Je crois que j’étais en train de m’endormir, confirma Ayumi.
- Bien… Bien… reprit le professeur tandis qu’un murmure parcourait la salle. Dans ce cas je vous suggère de vous mettre au travail de ce pas, car je vous interroge à la fin du cours, soit dans très exactement…
Il fit mine de relever la manche de sa veste pour regarder sa montre.
- 10 minutes et 27 secondes, conclut le professeur en se détournant de la fille pour regarder par l’une des nombreuses vitres salles qui donnaient sur la rue.
Ayumi, mélancolique et satisfaite de constater que le cours était passé beaucoup plus vite qu’elle ne l’avait

comprendre sans succès. Au bout de 7 minutes, elle avait attrapé la migraine. Elle reposa son crayon à papier et décida d’affronter le pervers par sa propre expérience et ses propres réflexions. Il dû d’ailleurs remarquer qu’elle ne faisait rien puisqu’il tapa dans ses mains :
- Bien… Bien… Mademoiselle Michiki, nous vous écoutons. Si nos petits bavards veulent bien accorder quelques minutes d’attention… Commençons. Quelle thèse défend l’auteur ?
- Il prétend que le destin existe, répondit aussitôt Ayumi, sûre d’elle.
- Et qu’affirme-t-il d’autre ?
- Hum… Que les gens doivent suivrent leur chemin de vie en tenant compte de leur destin.
- C’est-à-dire ? insista le professeur qui se tapotait nerveusement la joue avec son index, ce qui chez lui était signe d’impatience, et de lassitude.
Ayumi passa la main dans ses longs cheveux blonds qu’elle rabattit derrière ses cheveux blonds.
- C’est-à-dire que chacun de nous doit tenir compte des signes qui lui apparaissent sous diverses formes pour avancer dans la vie, parce que c’est la meilleure façon pour nous d’aboutir au bonheur et à la sagesse.
- Bien… Bien…
La phrase du professeur se perdit dans la cohue que provoqua la sonnerie. Le cours était enfin fini. La plupart des élèves se levèrent et se hâtèrent de regrouper leurs affaires pour sortir de cours. Quelques petits habitués restèrent pour poser des questions au professeur qui se hâta de les expédier en toute politesse. Ayumi se retrouva bientôt seule, prenant soin de ne pas froisser ses feuilles quand elles les rangeaient dans sa pochette verte. Alors qu’elle s’apprêtait à partir, le professeur s’adressa à elle :
- Eh bien, Ayumi, je dois dire que vraiment je ne vous comprends pas. Vous donnez l’impression de vous moquer de tout, mais votre intervention a démontré que vous avez un réel potentiel…
Ayumi s’arrêta et fit face au professeur. Il ne lui avait pas vraiment donné l’impression de s’intéresser à son commentaire… De toute façon, elle avait vite conclut que pour lui la philosophie ne suivait qu’une voie, en l’occurrence la sienne. Elle ne répondit pas.
- Vous savez, reprit-il, il n’est jamais trop tard pour se rattraper…
Il s’avançait vers elle avec sa mallette et son habituel sourire compatissant qu’elle avait envie d’arracher de son visage.
- D’ailleurs, ajouta-t-il après une courte pause, je suis prêt à vous venir en aide dans la mesure du possible, et pour peu que vous y mettiez un minimum de bonne volonté.
Il était maintenant si près qu’elle pouvait sentir son souffle contre son visage. Elle fit instinctivement un pas en arrière mais il la retint en posant sa main sur la sienne.
- Vous n’auriez qu’à passer chez moi, après les cours quand ça vous arrange…
- Je ne suis pas une putain, grimaça Ayumi en dégageant sa main. Je ne suis pas du genre à me taper mes profs pour avoir des bonnes notes, ou si c’est ce que vous croyez, vous vous êtes trompé de personne.
Le professeur, indigné qu’on porte une telle accusation contre lui, recula d’un pas.

- Soyez raisonnable, vous avez besoin de la philosophie pour réussir votre examen…
- Et vous vous avez besoin de vous faire soigner !
Ayumi ouvrit la porte de la classe en grand et sortit pendant que le professeur criait dans son dos :
- Comme vous voudrez jeune fille, mais vous ne vous en sortirez pas si facilement !
Ayumi claqua la porte derrière elle et traversa le couloir pour rejoindre la salle suivante, croisant le regard d’Isagawa qui était adossé contre un mur, une cigarette à la main.

Le reste de la journée se déroula sans incident, quoiqu’elle fut d’un ennui mortel. Les secondes passaient comme des heures, et les heures comme des siècles. Il n’y eut qu’en sport, sa dernière heure de cours, qu’on estima qu’elle avait passé une journée trop calme. Il fallait le lui faire payer. Alors qu’elle rangeait tranquillement son survêtement dans son sac, au milieu des autres filles qui gloussaient et se racontaient les derniers potins, une fille était sortit du vestiaire en pleurs. Ayumi n’y avait pas vraiment prêté attention, si ce n’est qu’elle avait sur le moment été piquée par une sorte de compassion. Elle lui était même presque reconnaissante d’être malheureuse. Mais quelques minutes plus tard, la fille en question était revenue, ses affaires à la main, et la professeur de sport derrière elle. Elles s’étaient arrêtées et l’élève avait scruté les filles avant de glisser un mot dans l’oreille du professeur qui s’était penchée tant l’autre était petite.
- Michiki, tu peux m’expliquer cette histoire ? avait aussitôt demandé la prof en la fusillant du regard.
D’ailleurs, si ses yeux avaient vraiment été une arme, Ayumi serait morte depuis longtemps.
- Pardon ? avait renchérit Ayumi en s’efforçant d’être polie, mais en continuant de ranger son sac.
- Les affaires de Wakagame, pourquoi tu les as accroché dans l’arbre ?
Ayumi s’était redressée. Autour d’elle, les filles tendaient l’oreille ou s’empressaient de quitter le vestiaire.
- Mais j’ai rien fait ! se défendit-elle.
- Wakagame m’a dit que c’est toi qui les as caché parce que tu ne l’aimes pas !
A l’évocation de son nom, la petite rondelette se cacha derrière son professeur, implorant du regard comme s’il ne s’agissait pas d’elle.
- Avant j’avais rien contre elle mais maintenant c’est sûr que je l’aime pas, pesta Ayumi. Mais c’est pas moi, adressez-vous à quelqu’un d’autre.
- Et pourquoi ce serait pas toi ? tonna la prof dont la touffe frisée qui lui servait de cheveux commençait à frémir.
- Et pourquoi ce serait moi ? rétorqua-t-elle, agacée en plaquant les mains sur ses hanches.
- Parce que tu es le profil parfait du coupable, avait alors répondu la prof à cours d’argument.
Ayumi fronça les sourcils. Pour elle c’était tout à fait censé, même plus censé que

tout ce que cette imbécile avait pu dire avant. Après tout, c’était bien le reflet de la mentalité de la société actuelle…
- Bon, face à ce silence je considère que tu reconnais les faits. Wakagame tu peux partir. Michiki tu fais cinq tours de cour en courant. Et plus vite que ça !
Ayumi hésita, mais désireuse de se faire oublier et de se créer le moins d’ennuis possible, elle s’exécuta. Elle sortit donc, habillée à nouveau de son uniforme, tandis qu’un vent commençait à se lever qui menaçait à tout instant de soulever sa jupe. Le bâtiment de sport était situé dans un coin de l’immense cour, il ressemblait vaguement à une caserne peinte en verte, qui laissait transparaître par endroits des traces de rouilles. Ayumi commença donc sa course à proximité du terrain de basket, où s’affrontaient deux équipes. Tout se passait à peu près bien quoique ses vêtements habituels ne soient pas confortables pour une course. Elle observait minutieusement les lignes rouges à moitié effacées qui traversaient la cour, jusqu’à ce qu’elle se prenne soudain un ballon de basket en pleine figure. Tombée à terre, elle se massa douloureusement le crâne, entendant au loin le rire de l’équipe masculine qui ricanait. Effectivement, la scène était ridicule et risible. Un des joueurs qui portait un maillot vert déchiré au niveau des aisselles passa en courant devant elle pour aller récupérer le ballon et lança à la foule en revenant, quand il fut au niveau d’Ayumi :
- C’est bon les gars, vous inquiétez pas, le ballon va bien !
Un rire général retentit à nouveau auquel Ayumi ne prêta pas attention. Elle baissait la tête pour trouver ses appuis et se relever, quand une voix masculine tout prêt d’elle la surprit :
- Est-ce que ça va aller ?
C’était Isagawa, un maillot rouge accroché autour de la taille, qui lui tendait la main pour l’aider à se relever.
- J’ai pas besoin d’aide, maugréa-t-elle en se relevant d’elle-même.
- Tu devrais retirer ta carapace, rétorqua-t-il, atteint dans sa dignité. Tu serais sûrement une fille sympa si tu prenais la peine de t’ouvrir un peu.
- J’ai pas non plus besoin de conseil, grommela-t-elle.
Sur quoi elle profita de l’absence de sa prof pour tourner le dos au garçon, récupérer son sac dans le vestiaire et partir.

Le soir, comme tous les soirs, Ayumi rentra chez elle épuisée, et plus mécontente que la veille. Ce n’était même plus de la tristesse ou de l’apitoiement, et il n’était pas question non plus d’être maudite. C’était la vie, et d’autres en avaient d’encore plus dures. Alors, tandis qu’elle franchissait le seuil de la maison et qu’elle retirait ses chaussures, elle ravalait un sanglot et se mettait au travail. D’abord, elle étendait le linge, puis elle faisait la vaisselle de la veille et du matin. La cuisine était minuscule, et Ayumi devait toujours faire un effort surhumain pour ne rien renverser, maladroite comme elle était. Elle ouvrait ensuite les fenêtres histoire d’aérer un peu et elle remettait un peu d’ordre parmi les magazines qui jonchaient le sol et la table basse ; elle jetait des mouchoirs usagés à la poubelle… Plusieurs fois déjà, sachant que pratiquement tous les meubles de la salle étaient en bois, elle avait imaginé mettre le feu à l’un d’entre eux, voire tous, et elle se demandait quelle réaction aurait sa mère.

Jusqu’ici, c’était resté de la pure fiction dans la mesure où elle appréhendait justement sa réaction.
Quand elle eut fini les tâches ménagères, Ayumi monta dans sa chambre faire ses devoirs. Elle était probablement malgré tout de meilleure humeur que les autres jours… Elle s’efforça de se concentrer et de tout faire, sans bâcler le travail. 18h16. 18h37. 19h10. 19h28.
- Ayumi !!
Le cri strident avait retentit jusqu’au plus profond de la boîte crânienne d’Ayumi, et ses muscles en frémissaient encore. Elle se redressa sur sa chaise, regarda rapidement l’heure à son réveil et se rua dans le couloir de l’étage.
- Ayumi !! répéta sa mère d’en bas. Pourquoi est-ce que le repas n’est pas préparé ?!
- J’arrive, s’excusa-t-elle en dévalant les escaliers en bois qui craquaient sous ses pas, manquant de s’étaler de tout son long. Je faisais mes devoirs.
- Ayumi ça m’est égal ! gronda sa mère qui jeta son manteau sur le canapé et s’affala sur le canapé, pendant qu’Ayumi sortait des légumes du réfrigérateur.
Et elle répéta son interminable discours tout en faisant de grand geste par-dessus le canapé pour expliquer sa lassitude :
- Ecoute moi j’ai pas que ça à faire quand je rentre le soir ! Tu crois que je fais quoi ? Que je me tourne les pouces ? C’est pour pouvoir te nourrir et que tu aies un toit que je travail, alors tu pourrais témoigner d’un minimum de reconnaissance ! J’en ai marre de toi, Ayumi, tu fais rien pour m’aider, vraiment ! Et puis active-toi un peu ! C’est quoi cette empotée ?
Ayumi faisait son possible juste derrière, en cuisine, pour faire cuire des légumes et des morceaux de poulet. Elle s’agitait dans tous les sens derrière le comptoir qui la séparait de sa mère. Dès que la nourriture fut mise à cuire, Ayumi se lava les mains et installa la table dans le salon, sous le regard méprisant de sa mère.
- Je ne te demande pourtant pas grand-chose, la harcela sa mère, mais on croirait que pour toi c’est l’impossible ! Tu ne fais vraiment pas preuve de bonne volonté !
Elle marqua une pause puis reprit plus calmement :
- Tu feras les courses demain, ma chérie.
Sa mère avait un don. Elle était comme son abruti de prof de philo, avec sa voix mielleuse quand elle le voulait. Vraiment hypocrite. Ayumi ne supportait pas les hypocrites. On avait beau dire ce qu’on voulait, cette maison c’était Ayumi qui l’entretenait, sans jamais un remerciement. Elle n’en demandait pas tant. Juste un peu d’affection, à 17 ans encore, de la part de sa mère. Fille unique, elles s’étaient toutes les deux installées dans cette petite maison à proximité du centre ville, petite maison très simple avec le strict minimum, et peu d’espace, un jardin dont les herbes devenaient toujours plus grandes et que personne jamais ne tondait, sauf quand Ayumi était exaspérée

de les voir ainsi s’emmêlaient et menacer d’envahir la maison.
Ayumi hocha la tête et apporta les plats. Elles s’installèrent toutes deux à la petite table en bois, à côté de la baie vitrée, et mangèrent sans échanger un mot. Un repas habituel, en somme. Dès que sa mère eut fini, elle retourna sur le canapé, alluma la télévision, se débarrassa de ses chaussures et s’empara du téléphone. Après quelques sonneries, on décrocha :
- Nanami, ça va ma chérie ? Oui… Nan, j’appelle juste pour prendre de tes nouvelles ! … ça tient toujours pour samedi ? …
Ayumi qui avait maintenant à son tour finit de manger débarrassa, commença à faire la vaisselle, puis épuisée et constatant que sa mère l’avait déjà oublié, elle remonta dans sa chambre pour s’écrouler sur son lit, morte de fatigue.

* * * * * * * * * * * * *

Au petit matin, Ayumi se leva d’elle-même. Il n’était pas encore sept heures et son réveil n’avait pas sonné, mais son sommeil agité l’avait laissé éveillée à partir de cinq heures. Elle tira la couette à bas et constata qu’elle s’était endormie avec son uniforme. Sans faire de bruit elle se glissa de sa chambre à la salle de bain et se brossa les dents, nettoya son visage avec de l’eau fraîche et brossa ses cheveux emmêlés. Elle regarda sa triste figure dans la glace et tenta un sourire. C’était encore pire. Elle décida donc de se contenter de son air renfrogné habituel et quitta la salle de bains où partout s’entassaient les produits de beauté de sa mère et retourna dans sa chambre. Elle sortit les cours de la veille de son sac et mit ceux d’aujourd’hui à la place, organisant le tout pour s’y retrouver. Elle mit ensuite une veste et passa son sac à dos par-dessus ses épaules. Il était lourd et gros, et elle n’aimait pas ça. Il était si vieux que des trous apparaissaient par endroit et les lanières commençaient à se déchirer. Peu importe. Elle se faufila hors de sa chambre et descendit sur la pointe des pieds pour ne pas réveiller sa mère, malgré les marches qui la narguaient en grinçant. Une fois en bas elle chaussa ses baskets et entama le trajet qui la menait chaque matin au lycée. Il lui fallait généralement une vingtaine de minutes. Ce jour-ci elle en mit douze. Elle rentra dans l’enceinte du lycée sans plus s’arrêter pour contempler la laideur des bâtiments et rejoignit directement sa classe. Là, sur la table où elle avait pris l’habitude de s’installer, les deux feuilles qu’elle avait prêté la veille avaient été déposées, a priori par Isagawa. Ayumi jeta un coup d’œil curieux dans la salle de cours mais il n’y avait pas de trace du garçon. Elle d’adressa alors aux petits rats devant :
- Vous savez où est Isagawa ?
- Euh… Il a laissé ses affaires. Mais je crois qu’il est parti fumer dans le couloir, se hâta de répondre un boutonneux qui respirait bruyamment.
- Merci, murmura Ayumi.
Comme il lui restait un peu de temps avant le début du cours, elle se leva et se rendit auprès d’une fenêtre mal lavée. De là, elle pouvait voir les toits des maisons qui s’entassaient au loin et le centre ville aussi gris que le ciel qui surplombait la ville. Elle colla son nez à la fenêtre, et de la buée y apparut. Ayumi dessina alors avec ses

doigts agiles une tête de petite fille qui pleurait. Mais comme la sonnerie faisait encore des siennes, elle retourna s’asseoir, guettant Isagawa. Il arriva en même temps que le professeur et ne lui lança même pas un regard. Il l’ignorait ? Peu importe. Ce qu’elle appréhendait pour le moment, c’était ce satané cours de philosophie. A quoi bon s’acharnait-on à leur apprendre des choses incompréhensibles et inutiles ? La plupart des élèves qui se trouvaient dans une salle de classe étaient de toute façon voués à une carrière misérable. Ici il n’y avait d’avenir que pour ceux qui se donnaient les moyens financiers d’en avoir un.
Le professeur de philosophie pausa sa mallette sur le bureau et déposa sa veste sur le dossier de sa chaise.
- Bien… Bien… déclara-t-il sur un ton solennel en allant fermer la porte de la classe, tout maniaque qu’il était, et jetant un coup d’œil dans le couloir pour chercher quelque créature de rêve qui ne se présenta pas.
Puis se retournant vers les élèves il découvrit pour son plus grand plaisir la présence d’Ayumi. Il posa sur elle un regard lourd de sens.
- Mademoiselle Michiki, sourit-il, et ses yeux trahissaient ses intentions. Je me demande ce que vous venez faire à mon cours… Devant votre mauvaise volonté évidente, je me vois contraint de vous mettre à la porte.
- Depuis quand les professeurs interdisent aux élèves de s’intéresser à leurs cours ? s’enquit Ayumi ironiquement, mais elle savait que la bataille était perdue d’avance.
- Allons bon, jeune fille, votre intérêt semble bien limité… Tout comme vous d’ailleurs…
- Vous n’avez pas le droit de la traiter comme ça, intervint Enako, la déléguée, à la stupéfaction générale. Vous lui devez un minimum de respect.
- Je regrette mais je ne peux pas être plus respectueux que je ne le suis devant les moins que rien… Michiki, vous prenez la porte. Et ce sera pareil pour tous ceux qui ne sont pas prêts à travailler…
Enako s’apprêtait à répliquer quelque chose, mais Ayumi se leva et rangea ses affaires dans son sac. Elle prit effrontément son temps avant de quitter la salle, sous le regard médusé de l’ensemble de la classe, sauf des quelques racailles du fond qui lui reconnurent de l’audace. Ayumi ne se posa pas trente-six mille questions pour savoir ce qu’elle allait faire. Elle sortit du lycée et déambula un moment dans les rues, pensant à tout et à rien, l’esprit vide de toute volonté. Elle leva les yeux vers le ciel et tandis qu’une goutte de pluie tombait du ciel plus noir que gris maintenant, elle se dit : « Il va y avoir de l’orage ».

* * * * * * *

A la fin du cours de français, donc vers 11h, Isagawa emporta ses affaires et s’installa dans le couloir pour fumer une cigarette. Plus qu’une heure de cours, et pas de tout repos, puisqu’il avait mathématique. Tranquillement adossé au mur, il en vint par hasard à repenser à Ayumi et à son spectacle de la matinée. Maintenant, ça devait faire deux bonnes heures qu’elle n’avait pas montré son joli minois. Il chassa vite cette pensée de son esprit en même temps qu’il recrachait une bouffée de fumée, qui alla se dissiper dans l’air lourd du couloir. Un groupe de filles passa,

cheveux teints en blond, peau bronzée à outrance aux UV et le visage fardé de maquillage.
- Salut Isagawa ! s’exclamèrent-elles en passant devant lui, un sourire préfabriqué aux lèvres.
- Salut… répondit-il en recrachant à nouveau une bouffée de fumée.
Elles continuèrent leur chemin mais il pu les entendre glousser un peu plus loin :
- Il est vraiment trop beau ce mec !
Isagawa ricana et rehaussa sa veste en cuir. Il n’entretenait de bons rapport qu’avec ses clopes, et cette pensée lui plaisait assez. En face de lui, deux garçons parlaient d’Ayumi, qui le dérangeaient profondément parce que pendant les pauses, Isagawa exigeait le silence autour de lui :
- Quand même, elle en a du culot, disait l’un, venir perturber le cours et nous faire perdre du temps…
- Cette fille se croit vraiment tout permis, acquiesça l’autre. Je dirai même que c’est une mijaurée…
Isagawa, intéressé, jeta son mégot par terre et traversa le couloir pour rejoindre les deux rats binoclards. Il ricana de plus belle :
- Tant de vulgarité… Tu devrais avoir honte. Une emmerdeuse je veux bien, une garce à la limite… Mais toi t’as juste le droit de fermer ta gueule.
Isagawa venait d’empoigner par le col de la chemise celui qui avait parlé en deuxième. Il aimait intimider, montrer qu’il était le plus fort. Et surtout il aimait se battre.
- Je… Je voulais pas être méchant… articula avec peine le petit rat apeuré dont les lunettes étaient embuées, et qui ne parvenait plus qu’avec peine à avaler sa salive.
- J’espère bien, sinon je me ferai un plaisir de repeindre les murs blancs de ces putains de couloirs avec ton sang.
- Isagawa, arrête, intervint Enako qui débouchait des escaliers.
- Enako, sourit le garçon en relâchant l’autre qui se dépêcha de rentrer dans la salle de classe, le premier rat à sa suite.
- J’y peux rien, ajouta-t-il, ça me fout en rogne quand on critique les autres dans leur dos.
- Et qui était critiqué, monsieur le justicier ? s’intéressa Enako.
Elle était populaire dans le lycée. Une fille pas commune, avec de bonnes notes, mais pas lèche-cul, simplement droite. Et respectée par tous, même Isagawa, qui savait reconnaître la beauté là où il la voyait. Et elle était très belle, avec ses longs cheveux bruns, son teint halé et ses yeux en amande.
- Michiki, répondit Isagawa. Elle s’en prend plein la gueule de partout.
- Ouais, confirma Enako. C’est le genre de fille à qui les autres aiment bien s’en prendre.
- Mais je me demande quand même où elle peut bien être. Toi qu’es déléguée tu devrais le savoir.
- Justement non, souffla Enako. Kirie était pas là parce qu’elle revient de chez le médecin, et elle vient de me dire qu’elle l’a croisé qui montait à la gare. C’est bien ça ?
Elle se tourna vers son amie restée en retrait et celle-ci confirma d’un signe de tête.

- Je me demande… ajouta Enako. Enfin, elle a pas l’air bien ces derniers temps.
- Elle a jamais eu l’air bien, trancha Isagawa. Qu’est-ce que tu veux dire par là ?
Isagawa titillait maintenant nerveusement ses anneaux. Ayumi était vraiment le dernier de ses soucis, mais quelque chose, une vague intuition ne le laissait pas en paix.
- Je sais pas ! se défendit Enako. J’espère juste qu’elle a pas l’intention de faire une connerie.
Enako venait de confirmer son inquiétude. Isagawa balança d’un mouvement souple du bras son sac sur son dos et s’élança à travers le couloir, tandis qu’Enako s’écriait : « Mais où est-ce que tu vas ? ». Il savait très bien quel genre d’idées pouvait traverser la tête d’une adolescente perdue. Quatre à quatre, il descendit les marches et traversa la cour en courant, sortant du lycée tandis que la sonnerie marquait la reprise des cours. Il reçut alors une goutte sur le visage : « Un temps idéal pour crever », conclut-il.

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Ayumi remontait les rues de la ville, croisant ça et là des gens qui partaient travailler. La ville s’éveillait. Elle avait enfin trouvé de quoi s’occuper. Il commençait à pas mal pleuvoir, et bien sûr, elle n’avait pas de parapluie. Elle fut obligée de baisser la tête mais elle continua à avancer malgré tout, renonçant à s’abriter. Oui, vraiment elle s’était trouvé quelque chose à faire, histoire de tuer le temps. Ses yeux gris brillaient maintenant d’une nouvelle lueur, une lueur étrange. Un homme la bouscula et continua son chemin sans prendre la peine de s’excuser. Ayumi leva un peu les yeux et découvrit des gens pressés, qui marchaient au rythme des gouttes de pluies qui venaient s’écraser sur le sol. La plupart portaient des imperméables aussi sombre que le ciel au-dessus d’eux. Et lui, avec son chapeau anglais et son attaché-case il venait de la bousculer comme si elle était invisible. En temps normal ça l’aurait mis hors d’elle. Mais là elle se dit simplement « pas grave ». Mais son sac venait de rendre l’âme. Tant pis. Elle ramassa ses affaires mouillées et jeta le tout dans la poubelle la plus proche, débordant déjà d’ordures ramollies par la pluie. A côté du trottoir, l’eau coulait abondamment et s’engouffrait dans le caniveau, emportant parfois avec elle des paquets de cigarettes vides ou des tracts abandonnés. Les passants devenaient de plus en plus fréquents sur le chemin à mesure qu’Ayumi progressait. Elle n’y vit que des obstacles de plus à franchir. C’était toute la ville maintenant qui était réveillée et qui semblait se dépêcher de rattraper un temps déjà perdu. Vraiment, pour peu ils l’auraient fait rire tous ces gens. Incapables même d’écouter leur cœur battre, incapables de se comprendre et de réaliser leur misère intérieure. Ils ne savaient pas. Ils ne savaient pas les douleurs qu’ils s’efforçaient de toujours cacher au fond d’eux, s’attachant à toujours être parfaits en toute circonstance. Tous ces gens, ils donnaient envie de pleurer à Ayumi, parce que jamais ils ne comprendraient qu’ils n’étaient déjà plus des êtres humains. Elle se faufila par la force des bras parmi eux et elle aperçut bientôt la gare. Enfin. Elle aimait beaucoup les trains. C’était quelque chose qui l’avait fasciné quand elle était petite. Inutile de se demander pourquoi. Elle avait aimé les trains comme elle aurait pu aimer les chevaux. Elle traversa machinalement la route, se faisant klaxonner au

passage par un automobiliste qui manqua de la renverser. Elle ne fronça même pas les sourcils. Maintenant ou après, qu’est-ce que ça changeait ? Elle monta quelques marches, traversa une place bondée, et s’arrêta sur le quai, que seules quelques personnes occupaient à ce moment-là. Un homme avec une casquette pour se protéger de la pluie et un manteau ruisselant proposait des journaux. Un chien aboyait derrière une poussette. Et la pluie tombait toujours. Derrière elle, un panneau indiquait que le prochain train passerait dans 7 minutes. Sept minutes, ça laissait peu de temps. Peu et beaucoup trop. Si sa vie avait pu se résumer à sept courtes minutes elle aurait sûrement été beaucoup moins malheureuse. Mais ça allait s’arranger maintenant, ce serait bientôt fini. Elle ne serait plus obliger de sentir son cœur cogner dans sa poitrine. Un cœur qui tant de fois avait voulu espérer, un cœur que tout avait déçu et qui n’avait plus la force de battre. 6 minutes. Ce n’était pas de la faute du professeur de philosophie, ni du lycée d’ailleurs. Ce n’était pas non plus de la faute de sa mère. C’était la vie. C’était sûrement la seule chose à faire, l’acte le plus sensé de toute sa vie. Elle aimait à penser que la mort la délivrerait de ses chaînes. 5 minutes. Elle n’osait pas se demander si elle manquerait à quelqu’un, elle s’interrogeait simplement sur le nombre de jours qu’il faudrait à sa mère pour se rendre compte qu’elle n’était plus là. Au lycée, manquerait-elle aux petits rats qui avaient pris l’habitude de la voir arriver tôt le matin comme cherchant un refuge quelque part qu’elle ne trouvait jamais ? 4 minutes. Maintenant elle pleurait sans retenue. Elle était transparente, elle ne voulait que ça, que quelqu’un enfin voit à quel point elle souffrait. Mais tout le monde s’en fichait, occupés qu’ils étaient à s’enfermer dans leur propre solitude. Ah ça, il y en aurait du spectacle, les gens en auraient pour leur argent. Ils n’attendaient que ça, du sensationnel, du sang, beaucoup de sang. Que ça gicle. En fait ils étaient tous aussi malsain qu’elle, à la différence qu’elle au moins se l’avouait. 3 minutes. Elle ferma les yeux. Du repos. Elle voulait se reposer. Elle l’avait mérité. Elle avait assez souffert pour toute une vie. Encore un petit effort. Au loin, on entendait déjà le sifflement du train…Et la pluie qui ruisselait.

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Isagawa courait à en perdre haleine. Tous ceux qui se dressaient sur son chemin, il les renversait. Il ne pouvait pas se permettre de perdre une seconde. Il s’en voulait même de ne pas l’avoir deviné. Pourtant ça se voyait, dans son regard et dans son silence. Et à mesure qu’il progressait, ça devenait une certitude. Il accéléra le pas. Pourvu qu’il arrive à temps. Les gens se retournaient sur son chemin pour se demander où pouvait bien courir un si beau garçon à une heure pareille. Il allait probablement retrouver l’élue de son cœur ? Isagawa n’y prêtait pas attention. Comme les chevaux de course, il n’avait qu’un objectif : arriver le plus vite possible. Arriver avant le pire. Il plaqua ses cheveux en arrière et secoua la tête pour se débarrasser de la pluie qui ruisselait sur son visage. Au loin, la place de la gare se dessinait, avec son kiosque, ses étalages et ses futurs passagers. Il était essoufflé. Il pleuvait énormément et les parapluies s’entrechoquaient les uns contre les autres. Isagawa passa au milieu de la route, tapant sur l’avant d’une voiture qui venait de s’arrêter en urgence pour le laisser passer. Il arriva sur la place et s’arrêta une seconde, examinant la foule qui se dressait devant lui. Il n’était pas venu faire ses adieux, ni une déclaration d’amour. Il la cherchait. Son image était gravée dans sa tête. Une femme annonça au micro : « Le train pour Shibuya arrive en quai. Prière de vous rentre sur le quai. Le train pour Shibuya arrive en quai… ». Isagawa s’élança à nouveau. Il bouscula quelques personnes avant que les autres ne le remarquent et

ne s’éloignent d’eux-mêmes. Le quai. Juste en face. Isagawa fit un dernier effort pour y arriver et se stoppa net. Le train venait d’arriver. Et il ne voyait pas Ayumi. Il mit les mains sur sa tête, se tourna et se retourna, essuyant son visage qui ruisselait de pluie. Il ne la voyait pas. Et maintenant les gens montaient dans le train. Isagawa resta immobile, pétrifié. Un coup de tonnerre gronda juste au-dessus de sa tête, et la quasi-nuit fut éclairée d’un rayon de lumière suivit d’un fracas. C’était trop tard.

voilou c'est mon prologue d'une fanfic que j'ai appelé par les chemins de la vie ! c'est très long et pas palpitant, donc zêtes pas obligés de lire :) mais si jamais l'envie vous prends, j'accpete toutes sortes de commentaires !

Ya un stress entre ton 2e et 3e post il doit manquer un mot ou une phrase :( mais pour l'instant c'est bien :) très bien même (oui j'ai pas lu plus loin encore ^^)

Je te remercie GPZ d'avoir eu le courage de lire le début de ma fic ! Mais bon déoslée je faire de la pub, mais comme je suis consciente qu'ici il faut mettre des petites fanfics, ben c'est pas très pratique et j'encombre un peu... donc pour les amateurs ma fic est postée sur le forum de Miakae Island. Voilou !

euuuh tu pourrais donner l'adresse ^^ pasque google il connais pas Miakae Island

euh atta
http://forum.aceboard.net/?login=12343
normalement c'est ça

Merci Lelahel ^^